Le bruit a de multiples effets sur le corps : auditifs tels que les acouphènes ou le déficit auditif et non auditifs tels que le stress, la fatigue ou encore les maladies cardio-vasculaires.
Les effets auditifs
Les effets auditifs concernent la déficience auditive et peuvent se présenter sous les formes suivantes :
- l’acouphène : sifflement, bourdonnement de l’oreille
- le déficit auditif temporaire : résulte d’une exposition à un niveau sonore élevé, l’audition revient progressivement après l’exposition (plusieurs heures)
- le traumatisme acoustique : dommage auditif causé par un bruit violent et bref (explosion, coup de feu, pétards…)
- le déficit auditif permanent : typique d’une exposition journalière prolongée au bruit (8 heures à + de 80dB(A)). La destruction progressive de l’audition qui se déroule sur des mois, des années, est insidieuse, elle ne se remarque que lorsque qu’elle génère une gêne telle que le sujet et son entourage commencent à rencontrer des difficultés de communication. Les lésions subies sont alors irréversibles et définitives.
La perte auditive est au 4ème rang des maladies professionnelles. Son coût est en moyenne de 94 000 euros.
L'exposition prolongée à des niveaux de bruits intenses détruit peu à peu les cellules ciliées de l'oreille interne. Elle conduit progressivement à une surdité, dite de perception, qui est irréversible. Dans ce cas, la chirurgie n'est d'aucun secours. L'appareillage par des prothèses électroniques se contente d'amplifier l'acuité résiduelle, il ne restitue pas la fonction auditive dans son ensemble.
La surdité peut être reconnue comme une maladie professionnelle selon des critères médicaux, professionnels et administratifs bien précis stipulés dans le tableau n°42 des maladies professionnelles du régime général et le tableau n°46 du régime agricole. Le tableau n°42 a été modifié plusieurs fois, notamment en 1981 et en 2003, où les conditions de reconnaissance ont été élargies. Si bien que le nombre de surdités reconnues s'est accru brutalement dans les années qui ont suivies. La pointe de l’année 2005 visible sur le graphique est ainsi liée à l’élargissement des critères du tableau 42 intervenu en 2003.
Nombre de surdités professionnelles reconnues depuis 1980
Le graphique 3 permet de visualiser les différents stades d’évolution de la surdité professionnelle.
Phase d’accoutumance : L'audiogramme pratiqué en fin de journée peut déjà montrer un scotome (déficit auditif) réversible sur la fréquence 4000 Hz.
Stade I ou stade de surdité latente : Le déficit auditif se caractérise par un scotome irréversible sur la fréquence des 4000 Hz dépassant 30 dB.
Stade II ou stade de surdité débutante : Le scotome est étendu aux fréquences voisines (2000 à 6000 Hz) et dépasse 30 dB.
Stade III ou stade de surdité confirmée : La perte auditive s’étend vers les fréquences 1000-8000 Hz et dépasse 30 dB.
Stade IV ou stade de surdité sévère : Le déficit atteint toutes les fréquences, y compris le 500 Hz (≥ 30 dB), avec une extension prédominante sur les fréquences aiguës.
Graphique 3 : Evolution de la surdité professionnelle
Nous voyons sur le graphique 4 une étude sous forme d’audiogrammes réalisés tous les 5 ans sur un travailleur exposé au bruit pendant l’ensemble de sa carrière professionnelle sans se protéger.
Graphique 4 : Evolution de l’audition d’un salarié exposé pendant 30 ans à 95dB(A)
Les effets non auditifs
Les effets non auditifs sont source :
- d’anxiété, de dépression, de stress, d’irritabilité voire d’agressivité
- de perturbations du sommeil, d’insomnie
- de fatigue, d’une baisse de la concentration
- d’effets sur le système cardio-vasculaire
- d’une augmentation du risque d’accidents du travail